La fédération Inter Film
À sa fondation en 1960, à Paris, Inter Film encouragea et favorisa, dans la capitale et en Île de France, la création d’un nombre important de ciné-clubs indépendants à la recherche d’une nouvelle structure fédérale. Prenant rapidement, par son développement, une dimension nationale, Inter Film devint l’une des grandes fédérations du Mouvement Ciné-Club en France, aussitôt agréée et ‘habilitée à diffuser la culture par le film’, par le Ministère de la Culture et le Ministère de la Jeunesse et de la Vie Associative.
Inter Film est en effet, conformément à la réglementation du cinéma non commercial, sous tutelle du Ministère de la Culture et de la Communication par l’intermédiaire du Centre National du Cinéma et de l’Image Animée (CNC) et du Ministère de la Jeunesse et de la Vie Associative (Direction de l’Éducation Populaire).
Inter Film a été, dans le passé, au nom d’une solidarité inter-fédérale volontaire, rapidement associée aux différentes fédérations de ciné-clubs d’alors, dans le cadre d’importantes actions communes: relations administratives avec le CNC, menaces d’assujettissement à la TVA, de fiscalisation des associations, engagements communs vis à vis de la distribution cinématographique, organisation de colloques, de rencontres, de stages, Bicentenaire de la Révolution, Centenaire du cinéma, etc.
Dès les années 1920 et 1930, s’appuyant sur le cinéma d’avant-garde, cinéastes et artistes commencent à théoriser une autre approche du cinéma que celle du simple divertissement : Louis Delluc, créateur du terme Ciné-Club, Riccioto Canudo, Les Amis de Spartacus, Jean Vigo inventent l’analyse cinématographique que d’autres, Léon Moussinac, Georges Sadoul, vont transformer en mouvement de résistance contre les censures. L’histoire naissante du cinéma est liée à celle de ces ciné-clubs expérimentaux.
Tout paraît possible, à la Libération, après cinq années de barbarie et de privations. Tout, même le fait d’arracher le cinéma au commerce. Se créent, de façon totalement inédite, des centaines d’associations qui se donnent le nom, inventé par Louis Delluc, de ciné-clubs.
Les fondateurs du Mouvement ne respectent qu’une seule règle : celle de la liberté retrouvée. Ils sont enseignants, étudiants, membres de professions libérales, ouvriers, anciens résistants : ils sont indifférents aux règles de ‘l’exploitation cinématographique commerciale’ dont la conception leur semble appartenir à un passé révolu.
Violente résistance des professionnels de l’exploitation traditionnelle. Procès intenté à Jean Michel, professeur de lettres, fondateur du ciné-club de Valence et créateur de la forme la plus aboutie du Mouvement, le ciné-club de jeunes – comparable à « l’école active » de Célestin Freinet. Procès gagné par Jean Michel et, avec lui, par l’ensemble du Mouvement. Est reconnu désormais à toute association déclarée (Loi de 1901) le droit d’organiser des projections cinématographiques dans un but culturel et non lucratif.
La reconnaissance de ce droit est cependant liée à la soumission à des règles définies dès le décret du 28 janvier 1946 et, aujourd’hui, aux textes juridiques mis à jour de la Réglementation du Cinéma non commercial : Code du Centre National du Cinéma et de l’Image Animée (24 juillet 2009, articles L.214-1 à 214-9 – Décret n°2013-380 du 3 mai 2013).
Comme il y a – déjà – 70 ans, le ciné-club y est défini comme association habilitée à diffuser la culture par le film.
Inter Film fédère aujourd’hui plus de 270 ciné-clubs et associations qui perpétuent l’esprit qui fut à l’origine du mouvement culturel français : l’amour et la connaissance du cinéma, la formation d’un public actif et exigeant, l’initiation à la citoyenneté.
Ce travail est accompli dans des associations de base très diverses qui ne regroupent, quelquefois, pas plus d’une cinquantaine de participants mais qui, dans certains cas, rassemblent plusieurs centaines d’adhérents. Les formes les plus variées de ciné-clubs sont présentes à Inter Film : ciné-clubs de Jeunes, d’étudiants (écoles, collèges, lycées, grandes écoles, universités), de maisons de jeunes, centres culturels, foyers ruraux, foyers socio-éducatifs, ciné-clubs de villes, de quartiers, ciné-clubs ruraux, etc.
Il s’agit toujours, pour les animateurs de ciné-clubs de notre fédération, de transformer chaque séance en une fête du cinéma, en un moment de découverte, de connaissance et d’échanges.
Inter Film, missionnée par le CNC, fédère les ciné-clubs du territoire national en leur offrant une structure d’accueil légal qui leur permettent d’acquérir le statut de ciné-club et de diffuser des films dans le cadre de séances non commerciales. Ses fonctions sont les suivantes :
- Aide à la création des ciné-clubs. Nous vous guidons dans la création de votre association, sa déclaration, son organisation.
- Aide à la programmation des séances. Nous sommes là pour répondre aux questions que vous vous posez concernant vos programmations, le choix des films, les thématiques abordées, la logistique des séances.
- Gestion des droits de diffusion des films dans le cadre de séances non commerciales. Inter Film sert d’interface entre les distributeurs, avec lesquels nous négocions des tarifs dédiés au circuit non commercial (plus de 150 distributeurs partenaires actuellement), et les ciné-clubs, qui acquièrent les droits de diffusion pour leurs séances.
- Promotion d’un cinéma de qualité, de patrimoine et contemporain, qui ne bénéficie pas toujours d’une bonne visibilité en exploitation commerciale.
En 1980, Inter Film fait partie des membres fondateurs de la Coordination des Fédérations de Ciné-Clubs (Cofécic) aux côtés de 4 fédérations qui ont mis fin à leurs activités depuis près de 30 ans. La Cofécic, qui coordonne les deux fédérations de ciné-clubs en activité, bénéficie, depuis 1980, du soutien de ses deux ministères de tutelle (CNC-Jeunesse) pour la mission exclusive de l’acquisition de droits non commerciaux de films du patrimoine, films d’auteurs, films inédits, dont le mouvement ciné-club devient, pour une durée contractuelle (généralement de 5 ans), le distributeur.
Pour la programmation de vos séances, nous vous conseillons de consulter le catalogue Ruban de Rêves de la Cofécic, qui regroupe un choix de films de qualité, spécialement sélectionnés par les membres de la Cofécic, dont la diffusion bénéficie d’un tarif abordable (environ la moitié du tarif minimum appliqué à tout autre type de location de film). Cette sélection regroupe aussi bien des films de patrimoine que des films contemporains de toutes origines nationales auxquels les ciné-clubs peuvent, en les programmant, redonner une visibilité ou une ‘deuxième chance’ dans le cas de films diffusés en festival et présents durant de très courtes périodes à l’affiche des salles commerciales.
Inter Film assure aujourd’hui, en coordination avec la Fédération des Ciné-Clubs de la Méditerranée (FCCM), la présidence de la Cofécic.