Posted by VisiteurDuSoir in Actualité, Critiques de films
On a d’abord failli succomber à la canicule :
Il y a bien longtemps qu’un Festival ne s’était pas déroulé dans des conditions climatiques aussi exceptionnelles : un soleil constant sur toute la période, des températures dignes d’un mois d’Août…
Heureusement le Festival avait innové cette année en autorisant les bouteilles d’eau dans les salles de projection.
On a ensuite évité un scandale :
Si le jury avait attribué la moindre récompense aux films produits par NETFLIX (Okja et The Meyerowitz Stories), il aurait été impossible de les voir en salle, NETFLIX réservant ses créations aux seuls utilisateurs de sa plateforme.
Apparemment NETFLIX se soucie comme d’une guigne de la législation française qui interdit de diffuser un film moins de 3 ans après sa sortie en salle.
On a enfin frôlé l’overdose sécuritaire :
Etat d’urgence, menace terroriste, attentat de Manchester…ont fait monter d’un cran les mesures de sécurité.
Sur la Croisette, les militaires patrouillaient en tenue de combat au milieu des festivaliers en smoking et robes du soir, les gendarmes à cheval croisaient les CRS armés jusqu’aux dents et autour du Palais des policiers en civil, mais avec leur mitraillette, se tenaient prêts à agir.
Pour entrer dans les salles, portiques de sécurité, palpations et fouilles des sacs ont retardé pas mal de projections.
Restent quand même les films :
Cette année, la famille et surtout les enfants, ont occupé les écrans, brutalement confrontés au monde que leur lèguent des adultes irresponsables.
On peut citer :
En compétition, NELYUBOV (Faute d’amour) du Russe Andrey Zvyagintsev dans lequel un couple qui se déchire ne semble s’intéresser à leur fils de 12 ans qu’à partir du jour où il disparait
A Un Certain Regard, LAS HIJAS DE ABRIL (Les Filles d’Avril) du mexicain Michel Franco, dans lequel une mère immature kidnappe le bébé de son ado de fille et par la même occasion, son petit ami.
A La Quinzaine des Réalisateurs, ÔTEZ-MOI D’UN DOUTE de Carine Tardieu, une comédie sur la recherche de paternité…
Même le court métrage primé, XIAO CHENG ER YUE (Une Nuit Douce) de QIU Yang, aborde le sujet en racontant comment, dans une petite ville chinoise, une mère cherche sa fille disparue.
Chose bizarre, alors que la peur du terrorisme a hanté la Croisette, aucun film n’a abordé frontalement le thème alors qu’en 2015, LES COW BOYS racontait la recherche par son père et son fils, de sa fille radicalisée.
Un des rares films abordant le sujet des attentats, en l’occurrence néo nazis, est IN THE FADE (Aus Dem Nichts) de Fatih Akin.
Qu’espérer pour le 71ème ?
Question météo, il sera difficile de faire mieux.
Pour éviter que se renouvelle le cas NETFLIX, Le Festival a d’ores et déjà annoncé qu’il demanderait aux producteurs des films sélectionnés qu’ils s’engagent à sortir leur film en salle, tout au moins s’ils recevaient une récompense.
Pour la sécurité, il est à craindre que l’insouciance et le seul plaisir de voir de bons films ne fassent malheureusement partie d’un passé révolu.
Quant aux films, il est fort probable que l’édition du 71ème sera jugée décevante, qu’aucun film n’aura enflammé les salles… comme il est de coutume de dire à la fin du Festival, et ce, depuis 1946… avant de se précipiter, tambour battant vers la 72ème édition.
- Henri Bouchous, Ciné-club des Cinéphiles de La Poste (Paris)
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