Il y a huit ans déjà, le 25 janvier 2008, Bertrand TAVERNIER adressait au Ciné-Club de LONGWY, pour son cinquantenaire (eh oui ! on saluait 5 décennies d’activités du ciné-club) le message amical, qui rappelait que « face aux dangers qui nous menacent, les dictatures de l’intégrisme, de l’ultra libéralisme, de l’ignorance surtout, les films sont des boucliers, que, comme toutes les œuvres d’art, ce sont des armes de construction massive et que c’est au Ciné-Club qu’on apprend, entre autres, à s’en servir. »

A l’occasion de l’Assemblée Générale d’INTER FILM, en juin 2015, Robert BARDELLI, président de longue date du ciné-club, avait rédigé un impressionnant historique de la fondation, de la jeunesse et de l’âge adulte du ciné-club tel que le révèlent, en une longue liste des films présentés, la fidélité au patrimoine en même temps que la découverte de la jeune création.

Robert retraçait les débuts du ciné-club, marqués par l’appropriation des grandes œuvres de la première moitié du XXème siècle, fondatrices d’un art nouveau, celui, grâce à son extrême jeunesse, de toutes les audaces surgies du monde entier, celles des Chaplin, Eisenstein, Mizoguchi, des Renoir, Welles et de tant d’autres. Ce sont les ciné-clubs comme celui du Pays Haut, à Longwy, qui ont contribué à construire ce qui s’est imposé, avec le temps, comme l’âge classique du cinéma, celui des éternelles références pour les créateurs du présent et de l’avenir.

Et, c’est évidemment là qu’est intervenu le second défi du ciné-club, celui de faire découvrir, à la lumière de la connaissance approfondie du patrimoine, les jeunes réalisateurs qui, dans l’Europe de l’Est, en Italie, en Amérique Latine, aux Etats Unis et, surtout en France (ah ! l’événement Alain Resnais) avaient ou auront toutes les chances de devenir aussi des grands.

C’est ainsi que le ciné-club de Longwy a conquis son autorité en devenant un modèle de lieu culturel et d’éducation populaire jetant, en particulier, des passerelles entre les différents moyens d’expression et de communication. Il n’y aurait pas la place ici d’énumérer les multiples interventions dirigées par Robert BARDELLI, sous forme de débats en milieu scolaire, de sorties et voyages thématiques, de visites d’expositions et même d’émissions radiophoniques.

Une telle aventure cinématographique n’a pu être menée qu’au prix d’un constant combat dont la plus belle victoire est, sans aucun doute, le bonheur pour notre ami d’avoir mené de vraies batailles, pacifiques celles-là et citoyennes.

Mais il fallait aussi qu’il y eût une autre forme de récompense, plus officielle et que Robert, sans nul doute, a voulu partager avec toute son équipe, quand, le 25 janvier dernier (date bénie, décidément) il recevait la prestigieuse décoration des Palmes Académiques, une autre forme, pour cet amoureux du septième art, de Palme d’Or.

Tous les ciné-clubs d’Inter Film se joindront à moi pour féliciter notre ami et lui affirmer que, pour nous tous, le combat continue.   

Janine BERTRAND, présidente  d’Inter Film

Extrait de l’article du Républicain Lorrain consacré à Robert Bardelli, paru le 21 janvier 2016.