L’Autre Côté de l’Espoir

 (Toivon tuolla puolen)

 

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FICHE TECHNIQUE

 

Source fiche technique  : Wikipedia 

RESUME

Dans la ville d’Helsinki, Khaled, un réfugié syrien qui, dans les bombardements d’Alep, a presque tout perdu, maison et famille, rencontre Wikström, un représentant de commerce qui vient de racheter un restaurant après avoir quitté sa femme alcoolique.

Khaled, en fuite suite au refus de sa demande d’hébergement sur le territoire finlandais, est embauché par Wikström dont le restaurant a des difficultés à démarrer.

 

CRITIQUE

L’autre côté de l’espoir, L’humour humaniste de Aki Kaurismäki

Ours d’argent, meilleur réalisateur, Berlinale 2017

La nuit, dans le port d’Helsinki un clandestin surgit d’un conteneur à charbon qu’un bateau décharge sur le quai. C’est Khaled, un Syrien d’Alep qui, après un débarbouillage bienvenu se rend dans un commissariat afin d’obtenir le droit d’asile.

Au même moment, Wikhström, la cinquantaine dépose solennellement la clef de son appartement sur la table où sirote sa femme en bigoudis à côté d’un gros cactus. Il la quitte sans un mot, et entame alors un périple urbain qui le verra tour à tour vendre son affaire de grossiste en chemises, gagner au poker, acheter un restaurant. Pendant ce temps Khaled attend dans un centre d’accueil son titre de séjour. Il se lie d’amitié avec Mazdak, un réfugié irakien, passe le temps en jouant du luth. A l’occasion de son interrogatoire par l’office de l’immigration, nous apprenons son histoire. Il ne reste de sa famille tuée par les bombardements qu’une sœur qu’il cherche à retrouver à tout prix. Alors qu’il est débouté du droit d’asile, il parvient à fuir avec l’aide d’une surveillante du centre. Poursuivi par des nazillons dans les rues glauques d’Helsinki, il se réfugie dans le local à poubelles du restaurant. Wikhström est ému par Khaled. Les employés du restaurant forment un cercle insolite de gentillesse et de paresse. Il y a même un chien consolateur qui lui tient compagnie dans les moments les plus graves.

Kaurismaki filme cette fable avec le savoir-faire burlesque qu’il a déployé dans ses films précédents L’homme sans passé, Le Havre : les plans fixes épinglent les personnages dans leur humanité mélancolique, la musique importe plus que les mots. Les groupes de rock vieillissants se produisent dans la rue, en concert comme un chœur antique en écho à la nostalgie de l’immigré. Les pantomimes hilarantes des serveurs déguisés en japonais, les moments dignes de Jacques Tati désamorcent le tragique du destin de Khaled. A la fois ancrée dans le présent (les images des bombardements à la télévision sont d’une cruelle actualité) et intemporelle, l’histoire telle que Kaurismäki nous la raconte est un bain de jouvence et d’espoir.

Annie Demeyere