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FICHE TECHNIQUE

 

Source fiche technique  : Wikipedia

RESUME

Dans le Donbass, région de l’est de l’Ukraine, une guerre hybride mêle conflit armé ouvert, crimes et saccages perpétrés par des gangs séparatistes.
Dans le Donbass, la guerre s’appelle la paix, la propagande est érigée en vérité et la haine prétend être l’amour.
Un périple à travers le Donbass, c’est un enchainement d’aventures folles, dans lesquelles le grotesque et le tragique se mêlent comme la vie et la mort.
Ce n’est pas un conte sur une région, un pays ou un système politique mais sur un monde perdu dans l’après-vérité et les fausses identités. Cela concerne chacun d’entre nous.

CRITIQUE

Sélection Un certain Regard Cannes 2018

 

Si vous voulez comprendre les enjeux de conflit du Donbass, mieux vaut lire une fiche Wikipédia. Le réalisateur n’est pas pédagogue et vous devez vous débrouiller avec la violence glaçante de saynètes sorties de l’enfer, sans lanterne historique. Plans séquences et plans fixes mettent à distance les scènes chaotiques.

Checkpoint, territoire occupé…les légendes font de ce faux documentaire une chronique horrifique de la guerre civile, séparatistes pro-Russes contre Ukrainiens indépendantistes. Le journaliste allemand et son interprète font figure de Candide, vite effacés du cadre. Le burlesque chasse la tragédie dans des scènes dignes d’un Kusturica sans grâce ni mariées volantes. La mariée au visage porcin, son fiancé maigrelet, autant de marionnettes agitées par le Diable….En filigrane la manipulation de l’information, les mises en scènes macabres de « fake news » délivrent le constat d’une nature humaine mauvaise et cynique. Il y a chez le réalisateur d’Une femme douce une volonté satirique de montrer la bêtise alliée à la cruauté. Le chef introuvable, le pope qu’on appelle à la rescousse n’ont rien d’humain car ils sont justement trop humains. La mise en scène distancie tout en écrasant les personnages sous l’absurde poids des circonstances. Un film choc, hypnotique où la sidération le dispute à la nausée.

 

Annie Demeyere