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FICHE TECHNIQUE

DISTRIBUTION

Fiche technique : Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Fric-Frac (film) de Wikipédia en français (auteurs)

RESUME

À Paris, Marcel, un brave garçon, est l’un des employés de la bijouterie Mercandieu. Renée, la fille du patron, rêve d’en faire son fiancé sans que Marcel réponde à ses attentes, à la grande exaspération de la jeune femme. Un dimanche après-midi, lors d’une course cycliste au stade Buffalo de Montrouge, Marcel fait la connaissance d’un couple exubérant aux allures plutôt canailles : Jo, délinquant à la petite semaine, et son associée, l’aguichante Loulou dont il tombe immédiatement sous le charme ravageur. Mais voilà que Tintin, l’homme de Loulou qui fait un séjour en prison, a besoin d’argent. Loulou ambitionne alors de faire un « fric-frac » chez le bijoutier Mercandieu et utilise ses appâts pour extorquer des informations au naïf Marcel.

CRITIQUE

Principalement actif dans les années 1930 en tant que directeur de théâtre, puis producteur de films (il monte sa propre compagnie de production au début des années 1930), Maurice Lehman a également réalisé quatre films sur une période de dix ans, dont trois en tandem avec Claude Autant-Larat, le plus marquant restant Fric-Frac.

Si le film est resté dans les mémoires, c’est avant tout pour son étonnante distribution : le tandem des monstres sacrés du cinéma français qu’étaient devenus, à l’époque, Fernandel et Michel Simon en était à sa deuxième (et dernière) collaboration, la première ayant eu lieu en 1931, sous l’égide de Jean Renoir (On Purge Bébé). Soutenus par le jeu inoubliable d’Arletty, Fernandel et Simon forment un tandem haut en couleurs, d’autant plus intéressant que Fernandel, grand spécialiste de Marcel Pagnol qui en avait fait l’un de ses acteurs « phares », prend ici le contrepied de sa diction provençale haute en couleurs en interprétant le rôle d’un parisien snob et amoureux de la langue classique.

Cette confrontation linguistique - on pourrait presque parler de clash, tant elle suscite de malentendus, d’incompréhensions, d’étonnements de la part des personnages – entre la langue châtiée de Fernandel et l’argot des bas-fonds (notamment le Javanais) pratiqué avec brio par Michel Simon, confrontation constamment commentée par les personnages eux-mêmes - Arletty notamment, dont la gouaille verbale n’est plus à expliciter – est au coeur de cette comédie de moeurs empreinte d’un réalisme poétique propre à son époque et à ses auteurs. Le tandem Fernandel / Simon en restera là – les personnalités des deux géants ne semblaient pas compatibles -, mais Fric-Frac nous a laissé, pour notre bonheur, une magnifique occasion d’être les témoins de deux performances d’acteurs exceptionnelles, jonglant avec aisance avec un texte taillé sur mesure.