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Un narrateur, le « meneur de jeu », présente une série d’histoires tournant autour de rencontres amoureuses ou « galantes ». La « ronde » passe de la prostituée au soldat, du soldat à la femme de chambre, de la femme de chambre au fils de famille, et ainsi de suite jusqu’à ce que le cercle soit bouclé…
Vienne 1900. Un énigmatique personnage (Anton Walbrook) juché sur un manège lance l’intrigue comme un conte ouvert par « Il était une fois ». Figure de l’auteur, du destin invisible, il est le pivot du film. La Rondese découpe en dix chapitres légendés comme les films muets. Peut commencer la ritournelle amoureuse, une chaîne de rencontres sous le signe d’Eros. Chaque couple est emblématique d’une situation romanesque fortement typée : « La fille et le soldat », « Le soldat et la femme de chambre », « La femme de chambre et le jeune homme »… Malgré les déclarations intempestives d’amour réciproque, le partenaire de chaque couple engage une nouvelle histoire avec un autre partenaire. Ainsi chaque vignette avec une ironie jubilatoire et un sens cocasse de l’artifice déploie mensonges, frivolités, hypocrisie, inconstance et égoïsme…
La structure et la mise en scène virevoltante allient comédie légère et profondeur crépusculaire. La part sombre du désir qu’accompagne la valse de Strauss se révèle sous le vernis des apparences. Nous sommes à l’ère de la psychanalyse et cette adaptation mélancolique de la pièce d’Arthur Schnitzler fait du marivaudage un affleurement de nos puissants démons dont nous ne sommes au bout du compte que des marionnettes. Le film, que la censure coupe à la sortie, offre avec la version restaurée la mise en abyme d’une des scènes « érotiques » les plus drôles du cinéma français sous les traits de Gérard Philipe et d’Isa Miranda.
Annie Demeyere