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FICHE TECHNIQUE

 

Source fiche technique  : Wikipedia 

RESUME

Alger, quelques années après la guerre civile. Amal et Samir ont décidé de fêter leur vingtième anniversaire de mariage au restaurant. Pendant leur trajet, tous deux évoquent leur Algérie : Amal, à travers la perte des illusions, Samir par la nécessité de s’en accommoder. Au même moment, Fahim, leur fils, et ses amis, Feriel et Reda, errent dans une Alger qui se referme peu à peu sur elle-même.

CRITIQUE

Premier film, section Orrizonti de la Mostra de Venise

Un couple d’intellectuels algériens, Amal (Nadia Kaci) professeure d’université et Samir (Sami Bouajila), gynécologue vivent avec leur fils une existence bourgeoise. Fahim sèche les cours et déçoit les rêves maternels d’une réussite européenne. Le trio fait face chacun à sa manière aux contradictions de la société travaillée par l’intégrisme, le chômage, la soif de liberté. Faut-il rester ? Partir ? Les nouveaux codes d’une Algérie prise en tenaille entre modernité et conservatisme sont remarquablement incarnés à travers des figures de chair jamais archétypales. La jeune voisine, bravache et sensible (Lyna Khoudri), son mystérieux protecteur, mélancolique et haut placé, les jeunes gens à la recherche de sensations fortes, Reda, le fan du tatouage islamique se déplacent dans des univers piégés. La mère, lucide et désillusionnée se voit au cours d’une virée nocturne remise à sa place. Le bar est réservé aux hommes. Le couple qui souhaite fêter ses vingt ans de mariage se retrouve sur une terrasse où l’on ne sert pas d’alcool. A la jeune fille émancipée le frère demande de lui repasser ses chemises. Par ces chicanes placées à chaque étape de la nuit, de la vie, la chronique intimiste dresse l’état des lieux de la société algérienne, sans caricature ni complaisance. Le constat est malgré tout amer. L’étau se referme sur les libertés et il n’est pas anodin que celle qui fait sa valise, ferme violemment les volets sur le passé est celle à qui le mari a dit : « Ne m’oblige pas à utiliser contre toi les lois de ce pays ».

Annie Demeyere