Singin’ In The Rain

(Chantons Sous La Pluie)

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FICHE TECHNIQUE

DISTRIBUTION

Fiche technique : Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Chantons sous la pluie de Wikipédia en français (auteurs)

RESUME

En 1927, Don Lockwood, star du cinéma muet, a pour partenaire Lina Lamont, actrice à la voix de crécelle. Celle-ci est persuadée que la relation amoureuse qui les unit à l’écran les unit aussi dans la vie. Ils sont engagés tous deux par les studios Monumental Pictures.

Les jours du cinéma muet sont comptés lorsque sort Le Chanteur de jazz, premier film parlant de l’histoire du cinéma. Lockwood et son partenaire Cosmo Brown sont en train de tourner selon ce nouveau procédé, le prochain « Lockwood et Lamont », Le Spadassin royal (The Dueling Cavalier). Mais la voix de Lina Lamont est trop désagréable : elle a en effet une voix nasillarde et un cheveu sur la langue. Cosmo décide donc de la faire doubler par Kathy Selden, jeune danseuse à la voix chaleureuse, dont Don est déjà amoureux.

Le film de cape et d’épée devient une comédie musicale, Le Chevalier chanteur (The Dancing Cavalier), et « un superbe ballet y évoque de manière onirique le parcours personnel de Don. »

 

CRITIQUE

Si l’on ne présente plus aujourd’hui un classique de l’envergure de Singin’ In The Rain, il n’en fut pas toujours de même. Le film remporta un succès modeste à sa sortie, et ne s’imposa que plus tard comme le monument du film musical américain qu’il est aujourd’hui.

Formant une sorte de tandem parfait avec The Band Wagon (Tous En Scène), de Vincente Minelli, qui sort l’année suivante (1953), Singin’ In The Rain réunit tous les ingrédients de la comédie musicale hollywoodienne des années 50 : une chorégraphie avant-gardiste; un scénario à tiroirs, utilisant le ressort classique du film dans le film; des dialogues parfaitement ficelés, un ton ironique et léger; des décors et des costumes éblouissants; une musique transformiste qui donne toute sa cohérence au film. Mais se contenter de faire la liste des qualités de Singin’ In The Rain serait passer à côté de l’essentiel, dont son succès tardif est la trace évidente : Singin’ In The Rain n’est pas une comédie musicale parmi d’autres, c’est la quintessence du genre, la potion magique parfaite, dont bien d’autres films partageaient ou partageront dans les années suivantes certaines qualités, sans jamais parvenir à une telle réussite.

On peut arguer du fait que la co-réalisation de Stanley Donen et Gene Kelly possède moins de profondeur que celles de Minelli. Il n’en reste pas moins que Singin’ In The Rain est le produit d’un faisceau de talents et d’idées unique dans l’histoire du cinéma américain. La boule à facettes cinématographique qu’est Singin’ In The Rain peut être contemplée, à l’échelle d’une vie, sous les angles les plus divers : sous le prétexte d’un hommage hilarant aux talkies des années 1920, et plus largement à l’histoire (romancée) du cinéma, ses tribulations techniques et esthétiques (le passage du muet au sonore), ses origines populaires (le cabaret), Singin’ In The Rain est traversé d’échos de la propre carrière de Gene Kelly – ce qui en fait paradoxalement son film le plus intime -, depuis les premières galères de carrière, les ratés et les compromis liés à une industrie culturelle, jusqu’à la version idéalisée d’une ascension vertigineuse aux sommets de la gloire – Gene Kelly est bien là, et sans doute le sent-il, au pinacle de sa carrière -. 

Ce qui donne corps à la réunion de ces éléments, c’est bien sûr la perfection de leur exécution; c’est aussi, plus mystérieusement, le sentiment général que dégage le film d’avoir conscience de lui-même. Comme si Kelly et Donen, en traversant l’écran à la Rose Pourpre du Caire, avaient acquis à travers ce film la capacité de contempler, analyser, rire de et rendre hommage à l’histoire du cinéma à laquelle ils étaient eux-mêmes en train de participer activement.

Toutes ces dimensions, et bien d’autres, sont présentes dans le film, qui en fait l’un des classiques majeurs de l’histoire du cinéma américain et, vous l’aurez compris, l’un de nos films favoris, toutes époques et styles confondus.